LA FRANCE AUX CHAMPIONNATS INTERNATIONAUX 

par Gilles SENTOST & Laetitia BATAILLE

LE CLUB DES SUPPORTERS
----------------------------------------------------------------
 2 & 3 OCTOBRE 1999 : 
  4ème CHAMPIONNAT du MONDE  
 
DORTMUND (Allemagne) 

LORSQUE SE LEVENT LES DRAPEAUX 
MAIS QUE TOMBENT LES FRONTIERES

-----------------------------------------------------------------

Les statistiques sont formelles, le nombre des agilitistes est en constante augmentation.

Au vue du dernier grand événement du milieu agility de cette fin de millénaire, à savoir, le championnat du monde qui s'est déroulé à DORTMUND les 2 et 3 Octobre, le nombre des supporters français est lui aussi en forte progression, en fait de 200 % par rapport aux années précédentes. Même si la distance relativement faible, cette fois, y était pour quelque chose, il n'en demeure pas moins que la motivation devait être bien présente pour aborder dans la joie et la bonne humeur un minimum de deux nuits blanches, à bord d'un autocar.

Cette fois-ci ce n'était pas seulement une bande d'amis liés par une passion commune. Un déplacement de 150 personnes venant de différentes régions de France (Saint Hubert du Nord- Ile de France- Haute Normandie- Basse Normandie- Bretagne- Champagne Ardennes- Picardie), préparation, des réservations, de l'organisation et même pour certains de l'intendance. 

Les habitants d'Aire sur la Lys, à proximité de la céramique, commencent à en avoir l'habitude. Tous les premiers week-ends d'octobre, ils ont droit au déferlement de supporters... mais cette fois 150 supporters, tambours en tête s'étaient donné rendez-vous chez notre ami Jean-Louis. Comme à son habitude tout était prêt pour accueillir tout le monde.

Peinture de guerre, bleu, blanc, rouge, drapeaux tricolores, masques, caducées, cantines (pardon, plus modestement glacières). Bref de quoi tenir le coup un long week-end... Déplacement en convoi de 3 autocars jusque DORTMUND. Tout le monde est installé, la fête peut commencer, la première série de canettes est avalée pour huiler les cordes vocales, les répétitions de chants se font au son du tambour, pendant que d'autres essayent péniblement de trouver quelques minutes de sommeil.

Après quelques heures de sommeil, quelques minutes pour les plus costauds; 6 h 30 du matin débarquement à DORTMUND. Adieu la logistique, adieu la discipline, tout au moins jusqu'a ce soir. Nous allons enfin passer aux choses sérieuses, à l'un des buts de notre déplacement en force, à savoir encourager notre équipe de France, l'autre but étant de faire la fête.

Arrivée à l'intérieur de la salle, fanfare et drapeaux, le tee shirt nickel. Je parie que nous étions attendus de pied ferme, car si les chiens français (et leurs conducteurs) jouissent d'une solide réputation, les supporters français sont de plus en plus célèbres dans le monde !

Une petite halte de temps à autre pour saluer des figures connues, immense joie de retrouver nos amis de l'Est venus presque en voisins pour participer à la fête. Petite déception à l'arrivée. Après deux tours de piste, nous ne trouvons toujours pas le digne place qui devait nous être réservée. Avions nous été oubliés ? De la bande de ring de telle ou telle couleur nous faisait comprendre que tel ou tel emplacement était réservé pour les supporters Allemands, Hollandais, Finlandais, etc...

Pour constater enfin que ma foi, il ne restait plus qu'une place à l'extrémité de la salle. Ce n'était peut-être pas la meilleur place, mais nous étions décidés à faire savoir que nous étions là et bien là. Et pour cela nous n'avons eu aucun mal à imposer notre présence et surtout à communiquer notre bonne humeur.

Il faut dire qu'avec Olivier et Jérémie, comme animateurs (ils sont d'ailleurs tous les deux en phase de réorganiser leur avenir professionnel...), une chorale puissante et pleine de bonne volonté (ne chantant peut-être pas toujours très juste, mais qu'importe), des musiciens dignes d'un orchestre philharmonique, une sono maison, fabrication et emballage Jean-Louis, nous étions au moins sûr de remporter le championnat du monde des supporters.

Après une cérémonie d'ouverture sobre, mais dans la digne lignée des Jeux Olympiques, qui nous a permis de découvrir l'ensemble des concurrents, dont quelques uns venant de nouvelles nations lointaines, preuve de l'impact grandissant de l'agility à travers le monde, nous avons pu admirer un petit spectacle de danse en couple, une charmante jeune fille accompagnée de son chien, qui exécutaient un pas de deux, certes basé sur une parfaite éducation, mais surtout sur une complicité exemplaire, excluant tout dressage mécanisé.

La mise en place du premier parcours sur le terrain nous a rappelé à l'ordre. Nous étions venus supporter nos champions.

Quels souvenirs précis garder de ce championnat ? De merveilleuses images ponctuelles sans véritable chronologie.

Les premiers parcours de MAC LEOD et de JOY, remplis d'une pression extrême, pression due à l'ordre de passage, assez peu favorable à nos champions. Peut-être aussi est-ce dans ce début assez malheureux que Christine a puisé toute l'énergie qui lui a permis de faire éclater le chrono le deuxième jour.

De quoi nous souviendrons nous de plus ? Du superbe parcours de MAC LEOD ou surtout du frisson admiratif qui a parcouru l'ensemble du public, toutes nations confondues, lors de son passage.

Une succession d'émotions, toutes plus fortes les unes que les autres, en voyant défiler les meilleurs chiens du monde, qui pour certains ont parcourus des milliers de kilomètres pour évoluer devant nos yeux.

Quelle joie et quelle émotion, une fois encore lorsque des concurrents venus sans supporters, du fait de la distance, se retrouvent applaudis et admirés par la totalité des supporters présents, toutes nations confondues et peut-être plus important encore, quelque soit le résultat technique, faute, refus ou même élimination.

Fierté cette fois et sursaut de patriotisme, lorsque l'un des nôtres terminait son parcours sans faute. Sympathie extrême et chaleur réconfortante, si le concurrent était un peu malchanceux. D'un côté comme de l'autre nous étions tous avec lui sur le parcours, unis et fidèles pour le meilleur et pour le pire.

Réconfort également et encouragement lorsque l'un des nôtres nous saluaient quittant le terrain. Nous avions l'impression qu'il nous disait merci d'être venu et cela renforçait notre ardeur.

Un petit pincement au cœur lorsque notre équipe nous boudait un peu, nous les avions connus plus proches de nous ces dernières années, mais nous les pardonnions très vite, comprenant la pression qui pesait sur leurs épaules.
Déception lorsque l'un des nôtres oubliait de caresser son chien à la sortie si un petit incident se produisait sur le parcours. Admiration et émotion à nouveau lorsque tous les concurrents se précipitaient vers leur chien et les félicitaient même après les pires résultats. Tous avaient compris qu'à ce niveau (comme à un niveau inférieur, il en est ainsi tous les dimanches), le chien cherche toujours à faire de son mieux et qu'une faute ou un refus n'est que le résultat très souvent, pour ne pas dire toujours d'une erreur de conduite.

Débordements sans limite à l'annonce de nos victoires et également admiration du gagnant quelle que soit la nationalité.

Chansons, danses orchestrées par nos amis Olivier et Jérémie entraînant tous les pays dans une olla somptueuse. Quelle belle image d'un supporter finlandais venant nous entraîner dans un exercice d'assouplissement "tête, épaule et genoux pieds" et en finnois s'il vous plaît pendant qu'a l'opposé Olivier entraînait nos amis finlandais dans le même exercice.

Le plus merveilleux souvenir de ce championnat est sans aucun doute le moment où tous les supporters de tous pays se sont précipités sur le terrain pour honorer leur vainqueur. Un flot de drapeaux multicolores, des hordes de supporters dansant ensemble sur une même musique internationale. Une gigantesque levée de drapeaux pour un effondrement de frontières, grâce à nos amis les chiens.

Impossible à ce sujet d'éviter la comparaison entre deux événements, alors que sur le terrain d'agility se retrouvaient pour faire la fête, pour partager la même passion, des supporters de tous pays, ceci en toute liberté, sans aucun débordement de violence, à quelques mètres de là pendant que tous le monde dansait, se déroulait un match de football qui lui, nécessitait un impressionnant déploiement de force de police. Alors au risque de me répéter : est-ce que par hasard, la fréquentation des chiens nous rendrait plus humain ?

Tous auréolés de nos trois titres de champions (car nous supporters nous les méritons autant que les concurrents, n'est-ce pas ?) après avoir salué nos héros, nous avons pris le chemin du retour, en se promettant de se retrouver l'année prochaine en FINLANDE. (certains se sont déjà inscrits !!)

La seule ombre au lumineux tableau de ce championnat est qu'à la suite d'un accident, l'une d'entre nous, ne pourra plus jamais faire partager ses premières impressions à son entourage, puisque Mlle RABACHE nous à quitté. Est-ce une consolation de savoir qu'elle véhiculera à travers l'éternité des images idylliques, d'un monde, certes restreint, mais sans frontière, uni dans la passion du chien.

 

Extrait du BO 99 - Article de Corinne MARTIN et de René RAUWEL

haut de page