INTERVIEW DE CHRISTINE CHARPENTIER 
02 Juillet 2000 Carcassonne

D'être une deuxième fois Championne du Monde, parce que c'est jamais vu. Quand on a un titre, on a envie de le garder.

Je crois, oui. Quand j'ai été Championne du Monde, je n'étais même pas passée par le Championnat de France car je m'étais plantée au Championnat Régional. C'est une récompense suprême surtout dans le sens que ce n'est pas mon premier chien. Avant j'avais une colley, mais c'est moi qui n'était pas prête dans ma tête. Quand c'est un premier chien, je pense que ce n'est pas la même chose, alors que là, c'est des années de travail, c'est pas que sur Mac Léod, c'est aussi sur ma chienne précédente qu'il y avait du travail. 

Oui, Mac m'avait fissuré le méniscle à Saumur. Je me suis fait opérer en mars suivant, et je n'étais pas très en forme en juillet pour la pré-sélection où Gilles ne me trouvait pas bien dedans.
Le chien s'était blessé également, il avait des vertèbres déplacées.

C'est chouette, même en pré-sélection où les gens pourraient se tirer dans les jambes, en fait rien de tout ça. Chacun doit se battre pour avoir sa place, mais les gens sont prêts a s'aider, à faire le maximum tout en sachant que certains ne viendront pas aux championnats du Monde. C'est chaque année pareil et c'est super. 

5. On ne te vois pas souvent dans les concours du Sud de la France ?

Ca fait loin...

6. Es-tu éducateur dans ton club ?

Oui, ça fait 9 ans que je suis en club. J'ai débuté au Club de Tresses à Bordeaux (33), et je suis éducateur canin depuis.  (Education et Agility) Je fais aussi beaucoup de séminaires et de stages Agility.

Je suis en vacances chez ma mère à Béziers, tout prêt d'ici, durant quelques semaines, donc je n'ai pas de pression supplémentaire. Par contre, pour ceux qui vont repartir ce soir, c'est assez galère...
C'est très sympa comme stage, surtout avec ce beau temps qui manque parfois dans nos rencontres en Normandie où on n'est pas très sur du temps à cette époque-là. Ca change un peu aussi.
On voit aussi que l'on fait plaisir aux organisateurs qui sont fiers de nous recevoir et qui nous ont d'ailleurs organisé 3 jours supers.

C'est très important, les gens négligent beaucoup la préparation physique du conducteur et du chien. C'est pas l'Agility qui fait le physique. Il faut absolument se préparer et préparer son chien.
Visionnes les vidéos des Championnats du Monde, et tu verras qu'il faut que le chien soit capable de relancer tout le temps, qu'il se surpasse et nous aussi....Il faut être capable de pousser si besoin est, c'est très important.

9. Penses-tu que des compétiteurs étrangers soient demandeurs "d'Agility à la Française" ?

Oui, je fais pas mal de stages notamment en Hollande et en Allemagne où les gens sont demandeurs d'un style. A l'inverse, en France, on est pas très demandeur de séminaires alors qu'à l'étranger ils adorent voir une autre façon de travailler, ils ne viennent pas pour avoir la science infuse.
Les Français sont reconnus pour leur aptitude à pousser leur chien au maximum alors qu'au contraire d'autres tiennent les chiens.
 

Ouf ! c'est pas du tout la même chose. Le chien est toujours pareil mais moi pas. Si c'est une grande compétition, je suis beaucoup plus dedans, plus dure, droite, froide, il faut que je sois bien.
Par contre, c'est toujours à la même vitesse, je n'ai pas de vitesse plus lente, je ne sais pas faire plus lent.

Oui, même si ça me gênes....
En novembre, après le Championnat du Monde, j'ai été invitée d'honneur d'une Spéciale Border en Hollande. J'ai eu la méga-Coupe gravée à mon nom, le super-bouquet, la "standing ovation" , il faut être prêt pour tout ça mais c'est drôlement sympa.

12. Le regard des agilitistes Français sur toi ?

Les gens sont mitigés, certains aiment mon style comme ils l'aimaient avec mon colley, ils regardent mes placements ou mes erreurs, puis d'autres qui n'ont qu'une envie, c'est de me battre.
 

Je pense que Gilles THIRIET y fait beaucoup, il essaye de faire le maximum d'un point de vue technique. C'est pas facile car après nos regroupements, chacun rentre chez soi et doit donner beaucoup de lui-même, beaucoup bosser...
Je pense qu'il y a des choses qui pourraient être faites en plus, c'est un sujet qui mériterait une bonne réflexion. (communication, rôle des accompagnateurs, finances, éloignement des membres etc...)

Oui, sans problème....